Dans un communiqué de presse dont je reproduis le contenu à la fin de cette note, Jean-Pierre Brard s'en prend à Ségolène Royal à la suite de ses propos récents sur le contenu du projet socialiste.
Certes, je concède que les propos de Ségolène Royal ont été maladroits sur la forme (notamment en mettant en cause personnellement Laurent Fabius, coupable d'avoir proposé une augmentation du SMIC...). Il n'est jamais bon de faire des attaques personnelles, surtout quand on considère en être souvent victime. Mais l'essentiel n'est pas là, chacun jugera de la maladresse réelle ou supposée de ces propos. L'essentiel c'est le fond. Et sur le fond, les socialistes doivent effectivement se demander pourquoi les français ont malheureusement jugé plus crédible le slogan "Travailler plus pour gagner plus" que "le SMIC à 1500 euros". De même, il faudra se demander pourquoi les 35 heures sont si souvent attaquées et critiquées et pourquoi leur généralisation ne suscite pas l'adhésion escomptée alors que l'immense majorité des salariés ayant bénéficié de la réduction du temps de travail en est satisfaite. Il s'agit là de vrais sujets qu'il faudra aborder sans concession dans la phase de rénovation du PS qui s'annonce.
Revenons à Jean-Pierre Brard qui, décidément, ne manque pas d'air. A
peine reélu député (dans des conditions sur lesquelles je reviendrai
dans une prochaine note), le voilà qui s'en prend à la candidate du
Parti Socialiste et qu'il s'érige en défenseur de l'honneur blessé des
militants socialistes... Ces derniers apprécieront. Le pauvre
Jean-Pierre Brard a " le sentiment amer d'avoir été trompé" par une des
dirigeantes du Parti Socialiste. Enfin,c'est là que cela devient drôle,
il nous affirme "s'être fortement engagé dans le soutien à la
candidature de Ségolène au second tour de l'élection présidentielle".
Pour lui, s'engager fortement, cela consiste à attendre avec
opportunisme les résultats du premier tour (vous souvenez-vous du
candidat qu'il soutenait au premier tour de la présidentielle ? Non ?
Moi, non plus), à organiser un meeting entre les 2 tours sans
concertation aucune avec les partis de gauche de Montreuil et à faire
distribuer un tract qui critiquait Sarkozy mais ne donnait aucune
raison positive de voter pour Ségolène Royal comme, par exemple,au
hasard, la hausse du SMIC à 1500 € ou la généralisation des 35
heures... Curieux, non ?
Communiqué de Presse de Jean-Pierre BRARD
Les
électeurs qui ont écouté Ségolène ROYAL commentant sa campagne présidentielle
auront appris, avec stupeur, que la candidate ne jugeait pas crédibles ses
propres promesses sur le SMIC à 1500 euros et la généralisation des 35 heures.
Ainsi, deux
des principales mesures sociales de son pacte présidentiel n'étaient donc que
des leurres destinés à berner d'abord les militants socialistes qui avaient
inscrit ces points dans le programme de leur parti, et ensuite les électeurs de
gauche attachés aux valeurs de progrès social !
M'étant fortement engagé dans le soutien à la
candidature de Ségolène ROYAL au second tour de l'élection présidentielle, j'ai
aujourd'hui le sentiment amer d'avoir été trompé.
Cette déclaration, qui a du moins le mérite de
la franchise, éclaire crûment les options politiques de Ségolène ROYAL et sur
son tropisme centriste, déjà illustré par ses ouvertures répétées vers François
BAYROU.
Pour construire le projet qu'attendent les Français, la gauche doit rompre avec les fausses promesses et travailler sur des idées clairement à gauche, sur des mesure sociales et fiscales marquées par la justice et la solidarité. Ce débat doit maintenant s'engager sans retard, pour redonner espoir à notre peuple.
Un beau commentaire d'un communiqué peu glorieux qui ma foi reprend l'antienne bien connu "Tirons sur Segolene" qui semble fort commun chez certaines personnes bien peu impliquées dans la campagne.
Sur les 35H comme sur le SMIC, il faut effectivement réflechir en dehors des a-priori qui ont gangrenés la conception de notre projet socialiste comme notre pensée depuis 2002.
Rédigé par : FP NICOLAS | 09 juillet 2007 à 18:37